... le projet touche à sa fin mais le sujet est loin d'être épuisé.

La rencontre avec Ali Al-Muqri, auteur yéménite exilé en France, où il est encore peu connu, a réuni beaucoup de monde le 24 novembre dernier. Accueilli dans le cadre du festival Lettres du monde, il était accompagné de Franck Mermier, chercheur au CNRS , qui a assuré la traduction et a su exposer très clairement la situation complexe du Yémen, en pleine guerre civile.

Outre la situation politique du pays, il a été question de la situation des femmes dans un pays sous le joug des fondamentalistes, dont se fait l'écho le roman Femme interdite. Mais aussi des minorités : Le beau juif , retrace, à la manière de chroniques anciennes, le statut de la minorité juive dans un pays musulman, au 17e siècle. De la même manière, Ali Al-Muqri avait aussi écrit sur la situation d'une minorité noire arabisée victime de racisme (son premier roman écrit en 2009 Black taste, black odour), toujours en empruntant à des formes littéraires diverses. Puisqu'il s'agit aussi de littérature, de l'impossibilité d'écrire et de s'exprimer quand la censure règne.

A l'issue de la rencontre, le public, les organisateurs et partenaires de ce projet (Lettres du monde, la Maison des femmes, Repères, la librairie Livresse, la Cimade, dont la bibliothèque accueillait une exposition du photographe Julien Saison sur la situaiton des réfugiés à Calais) se sont réunis dans le hall du Centre culturel pour continuer à échanger de manière plus informelle autour d'une collation et de livres à dédicacer.

La seconde partie de la soirée se déroulait sous la conduite de l'association Repères et de la Maison des femmes avec la projection du film de Rayhana Obermeyer, A mon âge, je me cache encore pour fumer, réalisé en 2017 et adapté de la pièce éponyme de 2009. Dans une Algérie sous contrôle du FIS, les femmes se retrouvent au hammam... espace de solidarité, parenthèse de liberté, il est cet endroit où elles expriment - sentimentalité et crudité mêlées- leurs rêves d'amour et de sexualité, mais aussi le lieu de confrontations ou de confidences jamais exempts de la violence subie.

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